La FNA a présenté au Ministère de la transition écologique un plan pour accompagner les centres de lavage à faire face aux épisodes de sécheresse. Trop souvent considérée comme une activité « de loisirs », la FNA rappelle que les professionnels du lavage jouent un rôle fondamental dans la préservation de la qualité de la ressource en eau. Equipés de plus en plus de systèmes à haute pression ou de recyclage de l’eau, la profession attend un geste des pouvoirs publics et une révision du guide sécheresse qui condamne à moyen terme le devenir de ce métier. La FNA a également échangé avec Bercy pour convenir d’une indemnisation juste en cas de fermeture pure et simple.
Les centres de lavage doivent se mobiliser au cœur des départements avec la FNA
A l’approche de chaque printemps, les professionnels du lavage s’inquiètent des mesures de restriction des usages en eau sur leurs départements. Les arrêtés préfectoraux ont été synonymiques pour bon nombre, de fermetures d’activités sur une période très longue, sans indemnisation possible. La FNA a adressé une lettre ouverte au Ministre de la transition écologique et engagé des discussions avec les préfectures sur l’application du guide sécheresse revu en juin 2022, sans concertation avec les principales organisations représentatives des centres de lavage. Ce guide engage les préfectures et les préfets coordinateurs en charge du suivi des bassins à fixer les conditions de déclenchement des seuils d’alerte et les mesures de restriction en fonction des usages. Reposant sur une volonté affichée d’associer les acteurs économiques tout au long des épisodes sécheresse notamment à travers des comités de ressources en eau, les professionnels du lavage déplorent en réalité, sur la saison 2021-2022, un manque de concertation, d’information et des mesures très disparates, à situations égales. La FNA a demandé que chaque préfecture associe les organisations professionnelles représentatives dont les métiers sont les plus impactés. Cette gouvernance départementale est primordiale sur le terrain. La FNA, fédération de proximité, s’est engagée en ce sens.
Une révision nécessaire du guide sécheresse, en phase avec la réalité du métier des centres de lavage
Sur le plan national, le guide sécheresse définit les orientations générales que les préfectures doivent respecter. Il existe 4 niveaux d’alerte : vigilance, alerte, alerte renforcée et crise. Ces niveaux sont liés, sur le fondement l’article R211-6 du code de l’environnement, à des conditions de déclenchement caractérisées par des points de surveillance et des indicateurs relatifs à l’état de la ressource en eau. Pour éviter tout recours contentieux devant le juge administratif, les mesures de restriction prises par les préfets doivent être proportionnées, prescrites sur une durée limitée et être ni générales ou absolues ». Aucun principe indemnitaire n’est prévu. Pour les centres de lavage, le tableau des mesures minimales interdit le lavage des véhicules dès le niveau alerte sauf avec du matériel haute pression ou avec un système équipé de recyclage de l’eau, voire une interdiction pure et simple en cas de crise, sauf impératif sanitaire. Pour Patrick AUBRY référant National des professionnels du lavage à la FNA, ces mesures sont disproportionnées et plus en phase avec les réalités du métier.
“J’ai proposé en complément du guide, dont nous ne remettons pas en cause les objectifs, la mise en place d’un kit sécheresse dans nos centres dès le niveau de vigilance avec une responsabilisation des acteurs. Nous l’avons proposé au Ministère et sommes favorables à l’élaboration d’une norme pour notre activité. La Normandie dont je fais partie pourrait être la région pilote pour l’ensemble de la profession qui reste, sur l’ensemble des métiers visés, le plus pénalisés. “
Une demande de reconnaissance du métier
Monsieur AUBRY rappelle que la fonction première de ce métier n’est pas le lavage dans le sens propreté mais bien recyclage préventif des boues présentes sur le véhicule contenant toutes sortes de polluants très dangereux pour l’environnement comme les hydrocarbures, le plomb, les ferreux …
En récupérant ces matières à temps, nous évitons qu’elles partent directement dans les nappes. C’est ce que nous faisons en lavant nous-mêmes, en plus de consommer beaucoup d’eau (300 litres). Pour la FNA et après études auprès de ces adhérents, en mettant en place le kit sécheresse et utilisant des systèmes à haute pression avec des programme courts, nous atteignons moins de 50 litres.
L’indemnisation des centres de lavage La FNA a rencontré plusieurs fois Bercy ces derniers mois. L’indemnisation n’est pas évidente car elle suppose un programme dédié à l’ensemble des professionnels impactés et pas seulement le lavage. Pour autant, il est clair que ces épisodes vont se reproduire. L’accompagnement de l’Etat sera nécessaire. Il devra être juste et pérenne. La région Normandie par exemple aide à financer des équipements haute pression en lien avec l’ADEME. La FNA invite tous les professionnels du lavage à se rapprocher d’elle pour ne pas rester isolés ; et surtout faire partie des actions locales engagées.
