Cette année marque un jalon important pour la FNA qui célèbre les 40 ans de son Centre de Formation des Professions de l’Automobile, le CFPA. Revenir sur les origines de la fédération, née il y a plus de 100 ans aux prémices de l’automobile, fera comprendre son rôle dans la formation professionnelle et la place cruciale qu’occupe le CFPA auprès des artisans de l’automobile.
L’âge d’or
Après la Seconde Guerre mondiale, l’industrie automobile connaît son âge d’or. La voiture, autrefois un luxe réservé aux classes aisées, devient accessible à l’ensemble de la société française grâce à l’apparition de petites voitures économiques comme la Coccinelle, la Renault 4, la Mini…
Garages et garagistes profitent de cette euphorie durant deux décennies, les années 50 et 60. La FNA s’efforce alors de rassembler les artisans réparateurs et les petites entreprises sous une même bannière, répondant ainsi aux besoins de structuration des services de l’automobile.
Années 50 : la formation professionnelle s’organise
Sous l’impulsion des fédérations et chambres syndicales de la branche, dont la FNA, l’ancêtre de l’ANFA (Association Nationale pour la Formation Automobile) est créé en 1952, sous la tutelle des Ministères de l’Éducation nationale, de l’industrie et des finances. Connue à l’époque sous le nom d’Association Nationale pour le Développement de la Formation Professionnelle du Commerce et de la Réparation Automobile, du Cycle et du Motocycle, elle lance et organise la formation professionnelle dans la filière.
Entre les années 60 et 80, le secteur automobile fait face à des défis majeurs liés à la crise énergétique et économique, entraînant une concentration des acteurs industriels. Cette période préfigure la formation des grands groupes contemporains comme PSA (Peugeot-Citroën), VAG (Volkswagen-Audi-Seat-Škoda), General Motors (Saab) et Fiat (Alfa Romeo, Ferrari, Lancia).
Années 90 : crise et mutation du marché
Entre 1970 et 1990, une révolution technique et technologique s’opère dans l’automobile sous l’effet de la crise économique et énergétique. Les artisans se retrouvent confrontés à des acteurs de plus en plus puissants entre les pouvoirs publics, les constructeurs, les pétroliers et les assureurs.
Parallèlement, la montée en flèche des accidents à partir des années 60 déclenche une prise de conscience sur la sécurité routière qui transforme le secteur. Le contrôle technique s’instaure en 1985 et s’applique progressivement.
Dans les années 80, l’innovation fait un bond et préfigure le parc automobile actuel. La traction remplace la propulsion, les moteurs à injection et diesel se généralisent, l’informatique et l’électronique embarquée font leur apparition. Les pannes diminuent et la vente de véhicules s’initie aux moyens numériques avec le Minitel. Les garages, notamment ceux dépendant des marques affaiblies par la crise, sont fortement touchés et beaucoup disparaissent.
Alors que le préventif prend le pas sur la réparation, les artisans voient émerger la concurrence de la nouvelle distribution (prestations rapides, spécialistes, centres-auto).
La FNA se déploie et crée son centre de formation
Dans ce contexte de mutation, la FNA est attentive à l’évolution des besoins et s’organise pour accompagner les petites entreprises face à leurs nouveaux défis. Les produits et services imaginés durant ces années, cruciales pour l’avenir des entreprises artisanales, sont précurseurs de l’entretien et la réparation d’aujourd’hui et constituent les fondations de l’offre actuelle de la fédération.
En 1984, elle crée son centre de formation professionnelle, le CFP France pour permettre aux artisans de se former aux nouvelles technologies automobiles. Le centre propose alors des services de proximité inédits avec des programme et calendriers adaptés aux besoins et contraintes des professionnels. « Déjà à cette époque, il était difficile d’espérer un avenir sans formation », Gérald Sgobbo, Président du CFPA depuis 2021.
En 1985, la FNA lance Centarauto pour permettre aux artisans d’informatiser leurs outils de gestion, en proposant notamment l’un des premiers DMS, développé en partenariat avec Vulcain. Le CPF suit cette évolution et élargit son catalogue de formations. Elle y inclue l’usage des nouveaux outils numériques, mettant ainsi les artisans sur un pied d’égalité avec tous les acteurs du marché.
Années 2000 : professionnalisation et démarche qualité
À la fin du 20e siècle, les constructeurs espacent les révisions et les opérations d’entretien. Les concessionnaires se regroupent en « village » et mettent en place une panoplie de services pour retenir leurs clients. Les centres-auto se multiplient et proposent des services tout compris.
Dans ce contexte, l’artisan réparateur doit s’adapter, investir dans des équipements modernes, se former continuellement et améliorer son image de marque. Nous entrons dans l’ère des démarches qualité où normes, certification et chartes définissent les standards du marché.
Au début du 21e siècle, le marché automobile évolue vers une plus grande efficacité énergétique, la réduction des émissions polluantes, une amélioration constante de la sécurité et du confort de conduite. Les véhicules hybrides, électriques et à hydrogène commencent à s’imposer, et la perspective des voitures connectées et autonomes se dessine. L’évolution du marché et le prix du carburant entraînent l’essor des voitures dites low-cost, de nouveaux comportements et usages.
« La mobilité devient multiforme et le CFPA en épouse les contours pour que l’artisan reste au cœur des services de l’après-vente », Gérald Sgobbo.