Robert Bassols, président de la Fédération Nationale de l’Automobile (FNA), était récemment l’invité de Mobility TV pour réagir à une annonce majeure : l’Assemblée nationale a voté l’abandon des Zones à Faibles Émissions (ZFE) dans le cadre du projet de loi pour la simplification de la vie économique.
Lors de son intervention, Robert Bassols a tenu à rappeler les limites et les dérives d’un dispositif qui, tel qu’il avait été pensé, excluait une large partie de la population de la mobilité quotidienne. Les ZFE, bien que guidées par un objectif légitime de réduction des émissions polluantes, se sont heurtées à une réalité sociale et économique complexe, particulièrement dans les territoires périurbains et ruraux. De nombreux Français n’avaient ni les moyens d’acquérir un véhicule neuf, ni accès à des alternatives de transport efficaces.
Au-delà de l’impact sur les usagers, le président de la FNA a souligné les conséquences directes sur la filière automobile, en particulier sur les artisans réparateurs, déjà fortement fragilisés par les transitions successives. Pour ces professionnels de proximité, les ZFE représentaient un risque d’exclusion du marché, en condamnant des véhicules encore réparables et en accélérant une obsolescence coûteuse pour tous.
Depuis plusieurs mois, la FNA n’a eu de cesse d’alerter les pouvoirs publics sur la nécessité d’une transition écologique plus équilibrée, alliant ambition environnementale et réalisme économique. Une transition qui ne laisse personne de côté – ni les ménages les plus modestes, ni les artisans qui assurent l’entretien du parc roulant sur tout le territoire.
Le vote de l’Assemblée marque ainsi un tournant salué par la profession. Il ne signifie pas l’abandon de toute politique environnementale dans les transports, mais il ouvre enfin la voie à une approche plus cohérente, territorialisée et inclusive de la mobilité durable. Une opportunité à saisir pour bâtir des politiques publiques à la fois efficaces, justes et acceptables socialement.