Le 3 septembre, la Fédération Nationale de l’Automobile (FNA) a été reçue à Bercy par M. Emmanuel Monnet, directeur de cabinet du ministre de l’Économie et des Finances, afin de défendre le pouvoir d’achat des Français et la santé de la filière automobile.
Une fiscalité devenue illisible et pénalisante
Lors de cet échange, la FNA a mis en lumière les effets néfastes d’une fiscalité automobile complexe, changeante et punitive. Loin d’encourager la transition écologique, les dispositifs actuels freinent le renouvellement du parc automobile, désorientent les consommateurs et fragilisent les professionnels.
Entre 2019 et 2024, les immatriculations de véhicules neufs et d’occasion ont reculé de 22 % en France, un chiffre bien plus élevé que dans le reste de l’Europe. Une tendance directement liée à la multiplication des taxes (malus au poids, barème CO₂, taxation des flottes, fin d’exonérations pour certains véhicules), qui pèsent lourdement sur le budget des ménages.
Résultat : le parc vieillit, devient plus coûteux à entretenir et la transition vers l’électrique est ralentie. Cette situation fragilise non seulement les ménages, mais aussi l’ensemble de la filière, tout en privant l’État de près de 3 milliards d’euros par an de recettes fiscales.
« Chaque mesure fiscale supplémentaire éloigne un peu plus les Français du renouvellement de leur véhicule. C’est une double peine : pour le pouvoir d’achat, pour l’environnement et pour les finances publiques », alerte Bruno Choix, Président de la branche maintenance-vente de la FNA.
Les propositions de la FNA
Face à ce constat, la FNA a présenté à Bercy un ensemble de solutions concrètes pour stabiliser et simplifier la fiscalité automobile :
- Refonte du calcul du malus CO₂ : un système clair, basé sur trois paliers et trois taux, proportionnés aux émissions et au prix du véhicule.
- Transparence sur le malus occasion : la FNA demande que l’information soit accessible gratuitement au public via un site officiel comme HISTOVEC.
- Révision du barème de dégressivité : afin qu’il reflète la dépréciation réelle des véhicules, dès la première mise en circulation (perte d’au moins 15 % de valeur immédiatement, puis 20 à 30 % la première année).
Défendre le pouvoir d’achat et la compétitivité des artisans
Depuis toujours, la FNA se mobilise pour défendre les automobilistes, les artisans et l’ensemble des professionnels de la filière. Elle rappelle que ce sont les ménages modestes et les habitants des territoires ruraux et périurbains qui subissent le plus durement une fiscalité trop complexe.
La Fédération appelle donc à des mesures équilibrées, capables de protéger le pouvoir d’achat, de soutenir la compétitivité des entreprises et d’accompagner une transition écologique réaliste et accessible à tous.
La FNA poursuivra son dialogue avec les pouvoirs publics pour construire un cadre fiscal clair, stable et favorable aux ménages comme aux professionnels.