Le 6 avril dernier, la FNA était reçue par le cabinet du Premier Ministre Jean CASTEX pour échanger sur la situation inquiétante des stations-services traditionnelles en France suite à la mise en place de la remise de 15 centimes HT par litre. La FNA, en tant qu’organisation représentative des entreprises de la branche des services de l’automobile, a fait part des préoccupations principalement liées aux stocks de carburant « non remisés » toujours présents dans les cuves. Pour refléter au mieux la réalité du « terrain », un sondage a été diffusé auprès des adhérents FNA donnant un état des lieux sur la situation des stations-services traditionnelles. Face à cela la FNA demande d’urgence une aide non remboursable.
La principale préoccupation de la FNA : Les stocks de carburant « non remisés »
engendre des difficultés assez préoccupantes pour les stations-services traditionnelles et notamment celles vendant moins de 50 hectolitres
Le 1er avril 2022, la mise en application de la remise de 15 centimes HT / litre de carburants entrait en vigueur en France. Alors que ce dispositif est tout à fait transparent pour le consommateur, il engendre des difficultés assez préoccupantes pour les stations-service traditionnelles et notamment celles distribuant mensuellement une quantité de carburants inférieure à 50 m³.
Au 1er avril, bon nombre d’entre elles possédaient encore un stock important de carburant dans leur cuve. Ce carburant n’a pas été remisé par l’Etat lors de son achat. Elles n’ont eu d’autres choix que d’avancer le dispositif de remise des 0,15€ HT pour rester compétitives face aux stations à la taille plus conséquente. Beaucoup d’entreprises témoignent sur les difficultés financières à appliquer cette remise faisant fondre leur trésorerie très rapidement, grevant leur capacité de réapprovisionnement par la suite.
Malgré ces efforts et dans l’obligation de respecter leur business model, elles restent plus chères que la concurrence qui applique des remises au-delà des 15 centimes HT.
56% des « petites stations » n’ont pas encore acheté des carburant remisé
La FNA a retenu des éléments importants de l’enquête réalisée auprès de ses adhérents :
– 56% de ces petites stations n’ont pas encore pu acheter du carburant remisé et 17% en ont commandé entre le 6 et le 8 avril. C’est très long lorsque l’on sait que les « grandes » stations et GMS ont pu avoir ce carburant remisé à compter du 27 mars 2022 et ont donc pu être fortement concurrentiels par rapport aux petites stations traditionnelles.
– 27% des stations-service traditionnelles ont rencontré des difficultés d’approvisionnement depuis la hausse des prix des carburants et 39% craignent effectivement ces mêmes difficultés au 31 juillet car la priorité sera donnée aux stations réalisant des gros volumes. Comment les stations-services traditionnelles vont-elles pouvoir rester compétitives avec ce dispositif ?
Jacques Vaysse le président de la branche carburant FNA s’inquiète “Nous avons tous les jours des appels d’adhérents pour nous confier leur forte inquiétude. Si rien n’est fait, de nombreuses stations vont déposer le bilan d’ici quelques mois ou arrêter de vendre du carburant pour ne conserver que l’activité de réparation/vente”
La FNA demande des aides urgentes de l’état pour les entreprises
Face à cela, et pour permettre de rétablir l’équité entre tous les acteurs, la FNA demande qu’une aide, cette fois non remboursable soit versée à l’ensemble des propriétaires de petites stations-service qui étaient concernées par l’avance remboursable mise en place par l’Etat. Soit l’ensemble des stations traditionnelles dont les ventes mensuelles (sur l’année 2021) représentent moins de 50m³.