DERRIÈRE LE VOLANT épisode 4: Carrosserie 4.0

9 septembre 2024Communiqué de presse

DERRIÈRE LE VOLANT épisode 4: Carrosserie 4.0
Garage Morhet

Le garage Morhet a décidé, en plein Covid, de prendre un nouveau virage, celui d’une carrosserie résolument tournée vers l’avenir. Vision partagée avec Catherine Morhet, Directrice Financière. Elle nous raconte sa carrosserie 4.0, tout juste auréolée du prix Ze Award de la Carrosserie en réseau.

Pouvez-vous présenter votre entreprise ?

Le garage Morhet est une entreprise familiale créée en 1976 par mon beau-père, électricien automobile et son épouse. A l’époque, le garage était situé à Levallois-Perret où se trouvait tous les électriciens et carrossiers automobiles. Dans les années 90, tous ces petits réparateurs ont été expropriés, dont mes beaux-parents. Ils ont vu cela comme une opportunité de faire autre chose et ont repris une activité de carrosserie à Saint-Michel-sur-Orge. Ils se sont développés puis ont construit leur propre établissement, plus grand, et 2 de leurs fils les ont rejoint ce qui leur a permis de pérenniser et de développer leur activité. En 2012 mes beaux-parents ont pris leur retraite et moi j’ai intégré l’entreprise et suis devenue, avec mon mari et mon beau-frère, partie prenante dans le pilotage de l’entreprise. 

Vous étiez déjà dans le secteur automobile ?

Pas du tout ! J’ai une formation de comptabilité/contrôle de gestion et j’ai fait de l’audit de procédures dans différentes entreprises, internationales notamment. Mon mari trouvait que ma vision des procédures administratives pouvait permettre d’avoir un œil différent sur la façon dont le garage pouvait s’améliorer, tout en lui faisant bénéficier de mon expérience de comptable et contrôle de gestion.

Catherine Morhet, lors des Ze Awards de la carrosserie.

Comment faites-vous pour faire évoluer l’entreprise depuis 2012 ?

En réalité, nous avons pris une décision un peu inédite en 2020, alors que nous étions en plein Covid : celle de construire un nouvel établissement. Nous constations que le marché changeait. Aujourd’hui dans le monde de la carrosserie, il ne faut pas être trop petit, il faut être bien équipé, être efficient dans le travail, et cela nécessite de se réinventer. Or, la structure bâtie par mes beaux-parents commençait à être trop exiguë, nous étions obligés de refuser du travail, ce qui est très frustrant. Alors nous avons créé un nouveau bâtiment, 3 fois plus grand, au fond de notre ancien parking, que nous avons intégré le 1er janvier. Nous nous sommes entièrement rééquipés, mais nous n’avons pas tout changé : les salariés nous ont suivi avec joie. Et comme nous n’avons pas fondamentalement déménagé, nos clients et nos apporteurs d’affaires nous ont suivi. Nous n’avons perdu aucun de nos agréments.

Vos nouveaux équipements vous font entrer dans l’ère de la carrosserie 4.0 ! Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Renouveler tous les équipements, c’était pour nous une façon de gagner en efficacité, en ergonomie pour les salariés et de rester tournés vers l’avenir. Nous nous sommes donc mis en conformité avec la Carsat et nous avons investi dans du matériel de pointe, comme des tables élévatrices qui permettent de mettre la voiture à hauteur d’homme, ce qui est un confort indéniable pour les salariés. De la même manière, avant, le magasin de pièces était à l’étage. Les réparateurs descendaient les escaliers avec leurs pièces, ils prenaient des risques, et devaient faire des allers-retours. Désormais tout est au même niveau et nous nous sommes dotés de chariots et d’un magasin dédié qui permet de rassembler toutes les pièces destinées à une voiture sur un même chariot. On gagne ainsi en efficacité, en sécurité et en confort de travail ! Tout cela a un coût bien sûr mais je pense que c’est largement compensé par ces 3 notions. Nous avons également investi dans une cabine de peinture intelligente et connectée qui nous permet de calculer nos consommations électriques par cycle et ainsi d’ajuster et maîtriser nos coûts, d’autant que la cabine s’éteint automatiquement lorsqu’elle n’est pas utilisée. Elle est équipée, en outre, d’un système d’aspiration centrale qui réduit les émanations de solvants et les odeurs de peinture, ce qui est essentiel pour la santé de nos salariés. 

Intérieur du garage Morhet
Garage Morhet

Le confort et de la qualité de vie au travail des salariés sont essentiels dans le quotidien d’un garage à notre époque ?

Je pars du principe que nous avons une responsabilité en tant qu’entrepreneur, vis-à-vis de nos salariés. D’ailleurs, par automatisme, ils oublient parfois les règles élémentaires de sécurité. Ma responsabilité commence par les leur rappeler. Tous nos équipements servent les mêmes objectifs : être plus efficaces et gagner en confort de travail. Nous avons donc, par exemple, fait en sorte de réduire la chaleur dans le nouvel atelier en l’isolant en double peau et en l’équipant de ventilateurs. Nous avons fait également une salle de repos climatisée et équipée (TV, cuisine, canapé…). Enfin, nous avons investi dans un tableau digital, le tableau CARBEAT, qui nous permet de voir d’un seul coup d’œil quel véhicule est à quel endroit dans l’atelier. Cela permet d’améliorer les flux de travail et pousse chacun à anticiper et à mieux s’organiser. Cela tire tout le monde vers le haut finalement. 

Cela vous a-t-il également permis de développer d’autres activités type Smart Repair ?

Nos équipements de peinture sont dotés de 3 espaces : 1 cabine de peinture et 2 postes qui permettent de réaliser des petits travaux, comme du Smart Repair, sans monopoliser la cabine complète. Nous avons également développé ce que l’on appelle la « chassimétrie » (marbre et géométrie), activité qui est sous-traitée par certains de nos confrères à cause du coût de cet investissement.
 

Vous mesurez déjà l’impact de tous ces investissements sur vos consommations et sur vos salariés ?

C’est encore un peu tôt mais ce qui est intéressant, c’est que des assurances, en l’occurrence Pacifica, et le réseau Akzo Nobel nous ont sollicité pour piloter l’étude de la consommation (carbone et générale) que nécessite le sinistre en carrosserie. Nous avons commencé cette analyse dans l’ancien établissement et nous allons pouvoir refaire la même analyse et comparer. Sur les salariés, je peux déjà voir que l’on gagne en rapidité et j’entends beaucoup plus siffler dans l’atelier…

Et ça, ça n’a pas de prix !

En effet ! Nous avons l’impression d’avoir grandi parce que nous avons triplé notre surface, mais nous restons une structure familiale très attachée à sa proximité avec ses salariés. 

Comment la FNA vous aide-t-elle au quotidien ?

Historiquement, nous faisions appel à la FNA pour des questions juridiques. 
Et il y a 4-5 ans, nous avons été sollicités par la branche carrosserie de la FNA dans le cadre d’un litige avec un expert. Cette expérience nous a permis d’avoir des échanges très constructifs, au point que mon mari a été approché pour intégrer des groupes de travail du métier carrosserie sur la partie technique. Notre relation avec la FNA s’est renforcée à partir de ce moment-là. De manière générale, il y a une vraie volonté de la part de la FNA d’échanger, de savoir et de comprendre ce qu’il se passe au quotidien sur le terrain. Il y a une volonté de faire avancer les choses pour les professions de la réparation automobile. 
 

Votre « nouveau visage » vous ouvre-t-il les portes des flottes ?

Oui, et nous avons même obtenu de nouveaux agréments d’assurance depuis notre installation. Ce n’est donc pas une flotte en particulier que nous avons convaincu, mais c’est un apporteur d’affaires qui vient nous solliciter alors que nous n’avons même pas encore fait la démarche ! 

De la même manière, est-ce que cela permet de mieux recruter ?

Les conditions de travail sont un atout important, ce sont effectivement des critères de recrutement. Depuis 2010, nous avons toujours au moins un apprenti. Nous qui avons à cœur de transmettre, nous accordons une vraie importance à l’empreinte positive que nous laissons sur les jeunes qui passent chez nous. 

De quoi rêvez-vous encore ?

Notre rêve, c’est de participer aux changements du monde de l’automobile. Un changement d’état d’esprit et de vision qui est constructif et s’inscrit dans une logique économique, écologique et sociale. En fait, je pense qu’un garage peut amorcer ces transitions sans que ce soit complètement insurmontable…nous en sommes la preuve.

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