[Interview] « ZFE : la profession doit prendre les devants »

21 juillet 2022FNA Club Services

[Interview] « ZFE : la profession doit prendre les devants »

Selon la règlementation ZFE, 7 millions des véhicules sont considérés comme polluants, soit 20% du parc. 15 millions de voitures sont en Crit’Air 3, 4 ou 5, voire non classées. En ciblant les véhicules les plus anciens, les ZFE visent un tiers des Français parmi les plus touchés par la baisse du pouvoir d’achat. Pour Etienne Diot, Président de l’Association Eco Entretien, 3 solutions se présentent. La première est le soutien des aides à la transition du parc. La seconde est de renforcer les transports publics et la troisième est d’encourager les conducteurs à entretenir leur véhicule pour qu’il pollue moins. Un levier est d’accorder des dérogations annuelles pour circuler dans les Zones à Faibles Emissions pour les véhicules qui ont suivi un ECO ENTRETIEN®.

En quoi le concept de l’ECO ENTRETIEN® peut apporter une solution ?
Etienne Diot : Il répond à l’objectif des ZFE d’améliorer la qualité de l’air tout en étant réaliste sur le pouvoir d’achat qui ne permettra pas le renouvellement du parc à court terme. La profession doit prendre conscience qu’on ne peut pas tout attendre de l’Etat qui ne pourra jamais aller assez vite pour transformer le parc. Pour le thermique, l’ECO ENTRETIEN® est une solution augmentée d’avenir en permettant de réduire les émissions polluantes des véhicules. En s’attaquant à la source du problème, avec l’analyse des 5 gaz, le traitement ou la réparation, la solution est efficace et durable. Les bénéfices sont tangibles avec une réduction jusqu’à 11% de la consommation de carburant, 10% de CO2, 55% des émissions de NOx et 80% des particules fines.
Ecologique et économique, l’ECO ENTRETIEN® génère une nouvelle activité à l’atelier. 
 

Quel est le marché de l’ECO ENTRETIEN® pour le réparateur ?
Etienne Diot : Le réparateur a devant lui un parc de 41 millions de véhicules à entretenir. 45 agglomérations sont concernées par les ZFE, partout sur le territoire, et la tendance est de vouloir garder sa voiture le plus longtemps possible. Une enquête CSA réalisée pour l’Association Eco Entretien montre que 67% des automobilistes font une révision au moins une fois par an. 59% le font pour la maintenance, 44% avant un contrôle technique, 26% avant un long trajet, 17% après une panne et 12% pour moins polluer. 93% ont conscience qu’un entretien régulier permet de réduire la pollution et la consommation. Une forte majorité sont favorables à des visites de prévention dont 30% pour lutter contre la pollution. Etude CSA pour l’AEE, 29/03/2022

Combien de garages sont labellisés en France ?
Etienne Diot : 500 garages sont labellisés ECO ENTRETIEN® en France et toute la filière est autour de la table pour soutenir collectivement le déploiement du label. Elle est constituée des réseaux de réparateurs, AD, Norauto, AAG, Speedy, Feu Vert et la FNA, membre fondateur actif auprès des indépendants. Il est essentiel que le concept se développe au niveau national pour convaincre sur sa légitimité. Dans cet esprit, le travail de terrain réalisé par la FNA Vendée présidée par Bertrand Billaud, est remarquable et génère une adhésion par semaine d’un réparateur qui intègre la démarche ECO ENTRETIEN®. 

Quel est l’enjeu pour le réparateur et la démarche à suivre pour être labellisé ?
Etienne Diot : Le concept intègre tout le savoir-faire et les outils pour que le réparateur devienne un expert labellisé ECO ENTRETIEN®. Formé et équipé du matériel et des produits, testés à l’UTAC CERAM et labellisés Eco Entretien compatibles, il peut faire valoir à l’automobiliste la garantie d’un service de qualité. L’ECO ENTRETIEN® a mis en place un cercle vertueux. Tous les 3 ans, SGS audite les prescripteurs (distributeurs) labellisés, qui sont habilités à auditer et animer leur communauté d’ateliers. Le concept va dans le sens de l’histoire du métier de réparateur. Il lui donne les moyens de saisir des opportunités de marché et de faire face à la crise climatique en étant partie prenante dans la décarbonation du parc. Les professionnels doivent prendre les devants car si la démarche n’est pas volontaire, la réglementation finira par les contraindre. L’ECO ENTRETIEN® intègre les réparateurs dans la chaîne de valeurs en leur assignant un rôle clé qui pourrait déboucher, nous le souhaitons, à l’obtention de dérogations de circulation dans les ZFE. Mais faut-il encore que les services soient disponibles à l’échelle nationale pour convaincre les pouvoirs publics et répondre à la demande croissante des consommateurs.

En savoir plus et obtenir le label :

www.ecoentretien.eu
Liste des distributeurs labellisés