À la suite d’une réunion entre les principaux distributeurs et la Première ministre Élisabeth Borne, le gouvernement a annoncé ce vendredi « près de 120.000 opérations » de vente de carburant à prix coûtant « dans 4.000 stations » jusqu’à la fin de l’année. Une situation inacceptable selon la FNA qui s’inquiète fortement pour les stations-service indépendantes en incapacité économique de réaliser une telle opération.
Une pratique anti-concurrentielle pour les mois à venir
La FNA y voit une ombre menaçante pour l’équilibre du marché et la santé économique de ces acteurs cruciaux du marché. L’adoption d’une telle politique ne pourrait qu’entraîner une situation chaotique. En effet, les grandes chaînes, armées de leur hégémonie financière, pourraient inonder le marché d’offres commerciales irrésistibles, mettant à mal les artisans de proximité.
De plus, la FNA met l’accent sur le fait que cette initiative, plutôt que d’être une solution avantageuse, semble n’être qu’un coup de communication et une perte économique pouvant être « absorbée » dans les grandes enseignes. Cependant, pour les stations-service indépendantes, aligner leurs prix sur un modèle de prix coûtant les positionnent dans une situation périlleuse : face à leurs coûts opérationnels, cela revient pratiquement à vendre à perte, une perspective inenvisageable pour elles.
Le gouvernement doit assumer la responsabilité des pertes des stations-service indépendantes
Ce lundi 25 septembre, Robert BASSOLS, Président de la FNA, Jacques VAYSSE président de la branche carburants, et Carole BERRODIER, responsable métiers, étaient reçus à BERCY par le cabinet de la Ministre chargée des TPE PME, Olivia GREGOIRE. En amont de cette rencontre, la FNA a alerté à plusieurs reprises le gouvernement sur cette situation préoccupante. Face à ces enjeux, la FNA a formulé des demandes concrètes :
- Suite à l’imposition d’une politique de vente à prix coûtant, une direction déjà suivie par les GMS – la FNA s’est activement positionnée pour défendre les intérêts des stations-service indépendantes. Dans cette optique, elle a fait une demande pressante pour la création d’un fonds de compensation visant à atténuer les pertes financières subies à cause de cette nouvelle orientation.
- La FNA aspire à l’établissement d’un autre fonds, spécifiquement consacré à la modernisation des stations, à leur diversification, à leur mise aux normes environnementales, et à leur transition énergétique. Cette proposition englobe diverses mesures, parmi lesquelles figurent l’adoption de systèmes de lavage éco-responsables qui recyclent l’eau, l’encouragement à l’utilisation de carburants alternatifs tels que l’E85, et le déploiement de bornes de recharge pour la montée en puissance des véhicules électriques. L’objectif fondamental derrière ces initiatives est de fournir aux stations indépendantes de nouveaux services pour générer des revenus complémentaires indispensables pour pérenniser ces entreprises de proximité.
- Face à ces enjeux, la FNA milite pour un appui financier continu et robuste, considérant la transition écologique comme une étape cruciale pour le secteur. Les représentants de Bercy, lors de leurs échanges avec la FNA, ont montré une ouverture et une volonté affirmée de travailler en collaboration pour mettre en œuvre des mesures d’aide adéquates. Ils ont également évoqué une réévaluation de certaines aides actuellement en place, dont l’efficacité et la pertinence sont aujourd’hui questionnées.
La réunion à Bercy réaffirme le rôle essentiel des stations-service indépendantes dans notre économie. Face aux défis actuels, la FNA reste déterminée à défendre leurs intérêts. Le dialogue engagé avec les autorités promet une collaboration future, cherchant un équilibre entre les exigences économiques et écologiques. Le chemin à parcourir est complexe, mais l’engagement mutuel est un signe positif pour l’avenir.
