Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé ce weekend une remise de 15 centimes par litre de carburant dès le 1er avril 2022 pour une durée de 4 mois. Il souhaiterait en outre que les distributeurs et les pétroliers s’engagent vers un geste complémentaire. Pour la FNA, si ce geste parait louable, il ne résout pas la crise sur le long terme. Cette aide de courte durée, nous parait aussi de courte vue et irréalisable pour certaines stations. La fiscalité des carburants doit impérativement être revue.
Une fiscalité excessive, inadaptée et injuste qui profite à l’Etat en temps de crise haussière
La fiscalité sur un litre de carburant oscille entre 50% et 60% du prix. Plus le prix du pétrole brut augmente plus les recettes fiscales le sont également (4eme recette fiscale de l’Etat). Cet encaissement imprévu se fait au détriment de l’usager dont 3 sur 4 ne peuvent se passer de leur véhicule. Pour la FNA, ce sur-encaissement devrait être restitué aux consommateurs.
Une fiscalité assurant la sécurité budgétaire des usagers
L’instabilité des prix du pétrole est devenue notre quotidien. Le pays a besoin d’un nouveau mécanisme de fiscalité qui soit souple comme la TICPE flottante et des dispositifs incitatifs pour les entreprises dont le véhicule est un outil de travail. Pour nos professions : écoles de conduite, entreprises de dépannage remorquage …. Les usagers, particuliers et entreprises ont besoin d’une sécurité budgétaire sur leurs charges et pouvoir d’achat.
Des distributeurs sans capacité réelle d’intervention
La FNA rappelle que les marges de la distribution traditionnelle sont insignifiantes. ”Aucune avance de 15 centimes ne peut déjà être consentie de la part du réseau traditionnel, il sera donc impossible d’aller jusqu’aux 5 centimes supplémentaires demandés par le Premier Ministre. Les détaillants en carburants sont déjà assez éprouvés. Une station refait le plein de ses cuves tous les deux à trois jours. La trésorerie est très limitée” insiste Jacques VAYSSE, Président de la branche carburant de la FNA. “Les modalités pratiques de cette “remise carburant” doivent complétement être indolore pour les détaillants, sous peine qu’ils se retrouvent rapidement dans le rouge, ajoute t-il ». En 2014, le pays recensait 6325 stations traditionnelles pour seulement un peu moins de 6000 aujourd’hui sans renouvellement. La FNA renouvelle sa demande urgente d’un plan de soutien en faveur du réseau et d’une surveillance des conditions d’approvisionnement.