La distribution des bio-carburants s’est développée au sein des stations-service en France et se retrouvent désormais couramment à la pompe. Ces carburants dits « écologiques » permettent de réduire l’empreinte carbone des véhicules.
L’émergence de ces biocarburants a vu le jour suite à la signature de l’Accord de Paris par 196 pays signataires dans le monde entier qui oblige les pays à adopter des mesures qui permettent de réduire globalement les émissions CO2 dont découle l’objectif celui de réduire la température mondiale moyenne.
Au niveau européen, l’entrée en vigueur du Règlement 2018/842 relatif aux réductions annuelles contraignantes des émissions de gaz à effet de serre par les États membres « … » a fixé les objectifs de pays membres à atteindre des taux d’émission de CO2 qui devront être nuls d’ici 2050. A cet effet, la France est tenue de réduire de 47.5% ses taux d’émission de CO2. Les objectifs nationaux de chaque pays membre de l’Union Européenne varient en fonction du produit intérieur brut par habitant et de la rentabilité de chaque Etat.
Faisons un point détaillé sur les principaux bio-carburants distribués en France.
Qu’est-ce qu’un bio-carburant ?
Un bio-carburant est un carburant produit à partir de matières organiques qui proviennent de sources renouvelables appelées « biomasse » (principalement d’origine végétale) contrairement aux carburants fossiles, comme l’essence ou le gazole, issus de matières fossiles. Ces carburants peuvent être d’origine végétale, animale ou même de déchets organiques. En utilisant des ressources renouvelables, les bio-carburants permettent de réduire la dépendance aux énergies fossiles qui sont limitées et de réduire les émissions de CO2.
Les bio-carburants en France sont généralement mélangés avec les carburants traditionnels (essence, gazole) avant d’être proposés à la pompe. Ce mélange permet de réduire l’empreinte carbone des véhicules sans nécessiter de modifications techniques majeures puisque ces bio-carburants disposent dans la majorité des cas d’une base commune.
Les différents types de bio-carburants distribués en France
E 10 (Ethanol 10%) : Un carburant à base de bio-carburants végétaux
L’un des bio-carburants les plus répandus en France est l’E10, un carburant sans plomb qui contient jusqu’à 10 % d’éthanol, un alcool produit à partir de matières végétales comme le blé, le maïs ou la betterave. L’éthanol est un produit renouvelable et sa combustion émet moins de CO2 par rapport à l’essence traditionnelle. Il permet de favoriser l’agriculture locale qui produit essentiellement des betteraves et des céréales françaises nécessaires à la production de ce carburant.
Le E10 a été introduit dans le but de répondre aux objectifs européens en matière de réduction des émissions de CO2.
Les avantages du E10 :
- Réduction des émissions de CO2 et autres polluants.
- Meilleur bilan énergétique car l’éthanol est produit à partir de ressources végétales renouvelables.
- Encouragement à l’agriculture durable.
Cependant, il faut noter que le E10 peut ne pas être compatible avec tous les véhicules anciens, car certains moteurs ne sont pas conçus pour supporter des concentrations aussi élevées d’éthanol. Il sera alors nécessaire de vérifier une telle compatibilité en consultant le manuel constructeur, en vérifiant l’étiquette près de la trappe à carburant sur lé véhicule ou encore grâce à un outil de vérification en ligne.
E85 : (Superéthanol) : Alternative plus forte en Ethanol
L’E85 est un carburant comportant jusqu’à 85 % d’éthanol, en effet il est composé de 60 % à 85 % de bioéthanol en volume le complément étant de l’essence Sans Plomb 95. Ce carburant est donc beaucoup plus concentré en bioéthanol que les autres carburants alternatifs cités précédemment et il est destiné aux véhicules spécifiques conçus pour l’utiliser.
Il est particulièrement populaire parmi les conducteurs de véhicules dits « flex fuel » (appelés aussi véhicules à carburant modulable) qui est équipé d’un moteur à essence. Son système interne permet d’être compatible avec différents carburants lui permettant de pouvoir rouler avec du carburant super sans plomb, du bioéthanol ou un mélange des deux.
L’E85 est plus répandu en France et bien que sa distribution ne soit pas aussi vaste que celle du E10 un nombre significatif de stations proposent ce carburant. Ce type de carburant offre des avantages en matière de réduction de CO2, bien qu’il soit plus coûteux à produire que l’E10.
Néanmoins, un inconvénient majeur de l’E85 reste le fait qu’il n’est pas compatible avec tous les moteurs, nécessitant des véhicules flex fuel ou des modifications spécifiques sur les véhicules non compatibles à ce type de carburant.
Bio-GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié) : Alternative naturelle du GPL
Le Bio-GPL est une version plus écologique du gaz de pétrole liquéfié (GPL) qui est utilisé principalement pour les véhicules fonctionnant au gaz. Le Bio-GPL est produit à partir de biomasse ou de matières premières d’origine biologique. Il peut remplacer le GPL classique ou être mélangé avec ce dernier. Son intérêt réside dans le fait qu’il émet beaucoup moins de CO2 que le GPL conventionnel et il est totalement renouvelable.
Bien que la distribution de Bio-GPL en France soit encore marginale par rapport aux autres bio-carburants, il peut représenter une excellente alternative particulièrement pour les véhicules légers et commerciaux. Il représente également une source d’énergie renouvelable et circulaire car il peut être produit à partir de déchets organiques.
B7 (Bio-Diesel 7%) : Le bio-carburant Diesel
Le B7 est le diesel standard auquel est ajouté 7 % de bio-diesel généralement sous forme de biodiesel de première génération. Ce bio-diesel est produit principalement à partir de l’EMAG (Esters Méthyliques d’Acides Gras) produit à partir d’huiles végétales (tournesol ou colza) ou de graisses animales.
Ce mélange permet de diminuer l’impact environnemental du carburant en réduisant la quantité de CO2 dont les rejets sont en partie compensés par ceux absorbés par les végétaux utilisés pour les produire ce qui représente son plus grand avantage.
Le B7 contrairement au B10 est compatible avec la grande majorité des véhicules Diésel.
La France a l’ambition de renforcer l’intégration des bio-carburants dans ses systèmes de transport, en particulier dans le cadre de sa transition énergétique et de ses engagements européens pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cela passe par une augmentation de la part de bio-carburants dans le carburant distribué et une diversification des sources de production (végétaux, huiles, déchets, etc…).
Cependant, des défis demeurent. L’un des plus importants réside dans la concurrence pour les terres agricoles : les cultures destinées à produire des bio-carburants peuvent entrer en concurrence avec celles destinées à la production alimentaire.