Usage d’entreprise – engagement unilatéral de l’employeur

En tant qu’employeur vous pouvez décider d’accorder des droits supplémentaires aux salariés sans nécessairement passer par la case accord d’entreprise. Ces droits peuvent résulter d’un usage ou d’une décision / engagement unilatéral(e) de l’employeur.

Faites vous la différence entre ces 2 termes ?

  • L’usage d’entreprise

Souvent les salariés réclament l’application d’un avantage en invoquant un usage existant, vous en avez peut-être instauré un sans le savoir !

Il n’existe pas de définition légale de l’usage, c’est au regard des décisions de la jurisprudence que ses contours ont été définis.

On peut considérer que l’usage est un droit supplémentaire (plus favorable), que l’employeur confère à ses salariés sans qu’aucune contrainte extérieure (loi, convention collective ou accord d’entreprise) ne lui impose.

3 conditions cumulatives pour qu’il y ait usage :

  • Il doit être fixe dans son montant ou sa façon de le calculer, les conditions d’octroi et les modalités de calcul doivent être fixées selon des critères objectifs, identifiables et constants ;
  • Il doit être général, c’est-à-dire pour l’ensemble des salariés ou une catégorie d’entre eux sous condition de non-discrimination ;
  • Il doit être constant : donc attribué à plusieurs reprises et non une seule fois.

Un usage d’entreprise peut-être : une prime annuelle, une pause supplémentaire, un jour de congé accordé chaque vendredi suivant le jeudi de l’Ascension afin de faire le pont…

Notez-le : dès lors que l’avantage devient un usage, il s’appliquera automatiquement. C’est à celui qui s’en prévaut (les salariés en général), d’apporter la preuve qu’il s’agit bien d’un usage et ce, par tout moyen.

La dénonciation d’un usage

 Un usage existe bel et bien au sein de votre entreprise, que vous désirez ne plus appliquer ou modifier.

Dans la cadre de votre pouvoir souverain, vous pouvez modifier ou dénoncer l’usage, à la seule condition qu’il ne soit pas intégré dans le contrat de travail ou un accord d’entreprise.

A défaut, la révocation sera possible en respectant différentes étapes cumulatives.

La procédure :

  • Information préalable et individuelle de chaque salarié

Tous les salariés qui profitent ou peuvent profiter de l’avantage procuré par l’usage, doivent être informés de sa dénonciation. C’est le cas d’un usage soumis à une condition d’ancienneté.

La notification relative à l’information est individuelle et précise, par conséquent une information par voie d’affichage ou par mention sur le bulletin de salaire est insuffisante.

Privilégiez une lettre remise en main propre contre décharge.

  • Information des représentants du personnel de la dénonciation de l’usage à mettre à l’ordre du jour ;
  • Respect d’un délai de prévenance.

Avant toute dénonciation ou modification, vous devrez respecter un délai de prévenance non fixé par les textes. On parlera d’un délai raisonnable.

Par exemple : a été considéré comme délai suffisant, une information faite en mai relative à la suppression d’un 13ème mois en décembre ; mais a été jugé insuffisant une information faite le 1er décembre remettant en cause une prime de 13ème mois devant être versée fin décembre.

Faut-il justifier votre décision ?

La dénonciation n’a pas à être motivée, mais son motif ne doit pas être illicite, comme par exemple, dénoncer un usage en représailles d’une grève.

L’engagement (la décision) unilatéral(e) de l’employeur

Il s’agit d’une volonté explicite de l’employeur d’appliquer unilatéralement un avantage supplémentaire, dont la validité n’est soumise à aucune condition.

Cela peut prendre différentes formes : une note de service, une réponse ou déclaration faite aux représentants du personnel …

Tout comme l’usage, l’employeur peut remettre en cause partiellement ou totalement, l’engagement pris, en informant les salariés individuellement, les représentants du personnel si ils existent, et en respectant un délai de prévenance raisonnable.

 

 

 

 

Autres documents dans la même catégorie :

Le service de prévention et de santé au travail interentreprise

Avenant contrat de travail

Comment choisir le bon intitulé de poste

Le forfait annuel en jours

Le refus par un salarié d’une proposition de CDI à l’issue d’un CDD ou d’une mission d’intérim

Tout savoir sur l’obligation de loyauté et de fidélité du salarié 

Loi DDADUE : les mesures en droit social

La clause de dédit formation

Le contrat de travail à durée déterminée – CDD

La réforme du statut du conjoint collaborateur au 1er janvier 2022

Contrat de travail à durée déterminée (à terme précis) – Temps partiel

La période d’essai

Contrat de travail à durée indéterminée – CDI

Déclaration du statut de conjoint collaborateur

La clause de non concurrence

Avenant dans le cadre d’un temps partiel thérapeutique

Temps partiel thérapeutique – reconnaissance – mise en place

Trame entretien professionnel

Trame entretien annuel d’évaluation

La modification du contrat de travail

Les conséquences de la sous – qualification d’un salarié

L’astreinte

Réduction du temps de travail et contrat de travail

Travail de nuit

Travail le dimanche

Voiture de service ou véhicule de fonction – Avantage en nature

Modèle convention forfait jours

Modèle compte-rendu entretien professionnel bilan 6 ans

Modèle de clause de confidentialité

Les vêtements de travail et le temps d’habillage

RGPD Note d’information aux salariés

RGPD Lettre confidentialité du salarié amené à manipuler des données à caractère personnel

retour à l’accueil de la base documentaire