La Direction Générale des Entreprises (DGE) a publié le 15 décembre 2025 une étude dressant le bilan de cette année quant à la demande automobile en France (« Automobile : Orienter la demande vers des véhicules propre »).
Une électrification en progression
En 2024, les véhicules particuliers électriques ont représenté 17 % des ventes de véhicules neufs en France, contre 10 % en 2021. Cette progression reste toutefois inférieure à l’objectif de 22 % fixée par la SNBC pour 2024. La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour atteindre l’objectif de la neutralité Carbonne en 2050.
Pour respecter l’interdiction européenne de vente de véhicules thermiques neufs à partir de 2035, remis en cause par la Commission européenne le 16 décembre dernier en passant à 10%, la part de marché de l’électrique devra atteindre environ 66 % dès 2030. Or, entre 2020 et 2024, les ventes de véhicules électriques cumulent un retard estimé à plus de 300 000 de véhicules par rapport à la projection souhaitée par les autorités publiques francaises.
Disparité entre les ménages français
En 2024, seuls 2,1 % des véhicules détenus par les ménages étaient électriques, malgré une forte hausse des achats de véhicules neufs électriques, qui atteignent 22 % des immatriculations de véhicules particuliers neufs. Ces achats sont majoritairement le fait des ménages les plus aisés : les 50 % les plus riches concentrent près de trois quarts des acquisitions de véhicules électriques neufs.

*Les déciles calculés par l’INSEE représentent les valeurs qui partagent la distribution des revenus de la population française en dix parties d’effectifs égaux.
Le principal obstacle demeure le prix d’achat élevé des véhicules électriques.
Le bonus à l’achat, supprimée fin 2024, a laissé place à une nouvelle aide : le leasing social. Lancé en 2024, ce dispositif permet aux ménages à bas revenus de louer un véhicule électrique neuf pour moins de 150 euros par mois. Près de 50 000 ménages en ont bénéficié, représentant près d’un quart des immatriculations de véhicules électriques neufs des ménages en 2024.
Politiques publiques incitant à l’achat électrique
Les aides à l’achat intègrent désormais une logique d’écoconditionnalité. Depuis 2024, l’éligibilité au bonus écologique repose sur un éco-score, qui mesure l’empreinte carbone du véhicule sur l’ensemble de son cycle de vie, de sa fabrication à son recyclage. Cette réforme favorise les véhicules produits en Europe où les véhicules demeurent les plus vertueux.
Le score environnemental, ou éco-score, est défini dans le Code de l’énergie et précisé dans l’arrêté du 7 octobre 2023. Il est l’instrument réglementaire utilisé pour instaurer un critère d’écoconditionnalité dans les aides à l’achat de véhicules électriques neufs à partir de 2024.
L’éco-score mesure l’empreinte carbone de chaque modèle de véhicule électrique en calculant les émissions associées à chaque étape du cycle de vie :
– Production des matériaux consommés pour la fabrication du véhicule (en particulier les métaux ferreux et l’aluminium) ;
– Production de la batterie ;
– Transformations intermédiaires et assemblage du véhicule ;
– Acheminement du véhicule du site de fabrication au site de distribution.
En 2023, près de 60 % des véhicules électriques achetés par les ménages étaient fabriqués hors de l’Union européenne. En 2024, cette part s’est effondrée au profit des véhicules produits en Europe et en particulier en France. Selon les estimations de la DGE, environ 40 % de cette baisse s’explique par l’effet prix du recentrage des aides et 20 % par le leasing social.
Les flottes professionnelles
Les entreprises représentent plus de la moitié des immatriculations de véhicules neufs en France mais leur part de véhicules électriques dans les achats reste inférieure à celle des ménages (12 % contre 22 % en 2024). En revanche, leur parc est plus électrifié, avec 6,2 % de véhicules électriques en circulation, contre 2,3 % chez les ménages, en raison d’un renouvellement plus fréquent des flottes.
Depuis le 24 décembre 2019, la loi d’orientation des mobilités impose des quotas de verdissement des flottes pour les entreprises.
Depuis 2025, une taxe annuelle incitative au verdissement pénalise les entreprises qui ne respectent pas ces objectifs.
Ces mesures ont entrainé une hausse rapide de la part de marché des véhicules électriques dans les achats des entreprises, atteignant 18 % pour les véhicules particuliers.
Pour lire l’étude complète, vous pouvez suivre ce lien : https://www.contexte.com/medias/pdf/medias-documents/2025/12/themas-n33-automobile-orienter-la-demande-vers-des-vehicules-propres.pdf?utm_source=briefing&utm_medium=email&utm_content=25670&go-back-to-briefitem=249048





















